Le décor peint de la grande salle du Châtel de Theys présente la particularité de contenir des médaillons historiés qui illustrent un roman de chevalerie.

La narration de cette histoire est divisée en une multitude de petites scènes, comme autant de tableaux ornant les murs de la pièce. Il s’agit là d’un parti pris décoratif qui, s’il est très efficace pour occuper l’espace et l’animer de figures vivantes, n’est pas particulièrement propice à la lecture de l’histoire racontée. Pourtant, on se rend compte que les concepteurs du décor ont tout de même voulu que le spectateur puisse suivre le cours des aventures chevaleresques représentées sur trois registres superposés.
C’est pourquoi, afin de faciliter la compréhension de l’ensemble, le récit se lit horizontalement : de gauche à droite dans le registre supérieur, en commençant sur le côté gauche de la hotte de la cheminée. Puis, une fois fait le tour de la pièce, le spectateur se trouve à gauche de la cheminée et peut alors continuer sa lecture au registre médian, de droite à gauche cette fois-ci. Ainsi, sa lecture n’est plus interrompu par le volume de la cheminée. De même, la lecture du second registre achevée, c’est-à-dire, une fois revenu à droite de la cheminée, le spectateur repart en sens inverse pour terminer de déchiffrer les scènes représentées dans le registre inférieur.
Ce système de lecture remonte à la Grèce antique et c’est du grec que vient le mot qui sert à le décrire : le boustrophédon. Il évoque le boeuf “bous” qui trace des sillons et tourne “strophê” arrivé à l’une ou l’autre extrémité du champ.
